On parle souvent de l’impact positif qu’ont les organismes communautaires pour la population qui en utilise ses services. Je veux rendre hommage ici aux organismes communautaires en tant que milieux de travail mais aussi en tant que piliers des communautés physiques et symboliques qu’ils habitent et représentent. À l’heure de la professionnalisation et de la technocratisation des services sociaux, ils revêtent une importance capitale autant comme intervenants de première ligne que comme revendicateurs de l’accès à la décence de conditions de vie et de conditions d’existence de populations souvent brîmées dans leurs droits humains et dans leurs droits sociaux. Le mouvement communautaire est là pour rappeler aux gens que leurs défis quotidiens, malgré qu’ils puissent se vivre de manière isolée, ne sont pas individuels, ils sont collectifs.Le communautaire nous invite à descendre dans la rue et à en jaser, à être confronté au pire mais surtout au meilleur de ce que l’humain peut vivre comme expérience, comme défi, comme lutte. Les organismes communautaires sont souvent ceux qui nous voient grandir en tant qu’intervenant-e-s. Interpellant nos capacités d’adaptation, de créativité, de rigueur et d’humanité, ils nous apprennent à faire beaucoup avec peu. C’est le résultat de la force du nombre, de la solidarité créée par le partage de ce qui nous tiraille en dedans: les injustices, la faim, la pauvreté, l’isolement, la marginalisation, l’exclusion, la stigmatisation. Dans ces mots-là il y a le « ON ». Le communautaire sait lui rendre hommage. Ces milieux de travail sont à l’image des territoires qui les ont fait naître; variés, uniques, engagés, passionnés, mais surtout fiers! Ces milieux regorgent d’expertise et de savoirs. Autant sur le plan des connaissances que celui de l’être. Dans le communautaire, on a de grandes ambitions. Et on aimerait aussi en avoir les moyens.